25 - 27 mois

Pourquoi il ne faut pas imposer un câlin, par Jessica Rolph, PDG de Lovevery

Jessica Rolph, Co-founder and CEO of Lovevery, and her daughter reading the book C is for Consent together

« Va faire un câlin à Mamie ! »
« Tonton Matthieu adore te pincer les joues. »
« Tu ne veux pas m’embrasser ? Je vais être triste ! »

Je dois être honnête : c’est un sujet difficile pour moi. Je veux que mes enfants soient affectueux avec les gens que nous aimons, alors je me retrouve souvent à encourager (trop fortement ?) un baiser ou un câlin.

Les discussions sur la notion de « consentement » sont nombreuses en ce moment, et c’est ce qui m’a amenée à m’interroger sur le bon moment pour laisser le choix à mes enfants sur la façon dont ils témoignent leur affection. Ce qui est difficile, c’est que mes enfants veulent parfois tout simplement refuser, et je veux respecter cela, mais témoigner physiquement son affection envers les gens que nous aimons le plus compte vraiment beaucoup pour moi.

Je sais que donner aux enfants le pouvoir et les outils nécessaires pour choisir leur manière de montrer leur affection peut avoir un impact énorme sur leur capacité à fixer des limites plus tard. Tester, commenter et jouer différents scénarios, mais aussi donner à son enfant un langage spécifique pour exprimer ses choix peut vraiment favoriser son autonomie.

Donner l’exemple

Avant d’étreindre ou d’embrasser votre enfant, efforcez-vous de lui demander l’autorisation : « je peux te faire un bisou ? ». Il vous dira certainement oui, mais dans le cas contraire, respectez sa demande et essayez de ne pas montrer votre déception (cela me demande beaucoup d’efforts). Ils savent ainsi qu’ils ont le droit de faire des choix concernant leur corps et que vous respecterez ces choix.

Repenser les chatouilles

L’essentiel à propos des chatouilles est que, lorsque votre enfant dit « arrête » ou « non », vous devez arrêter – immédiatement. Cela peut être déroutant parce que, quand on s’amuse et que l’on rigole à ce point, on a naturellement envie de continuer. Dans notre famille, nous avons établi la règle suivante : lorsque quelqu’un dit « stop » ou « non » pendant une séance de chatouilles, nous nous arrêtons, car cela peut facilement aller trop loin.

Les enfants peuvent également envoyer des signaux non verbaux pour exprimer qu’ils en ont assez : ils cambrent le dos, raidissent les bras et les jambes ou essaient de s’échapper. Tous ces éléments doivent être interprétés comme une « injonction d’arrêter ».

Pour expliquer la notion de consentement à un enfant de deux ans, vous pouvez lui dire « chacun a le droit de décider pour son propre corps ». Expliquez-lui que lorsque quelqu’un lui dit « arrête de me toucher », il doit écouter cette personne, même si ce contact tactile était acceptable quelques instants auparavant.

Encourager un dialogue ouvert

Faites preuve d’ouverture et de sincérité lorsque votre enfant manifeste son intérêt pour le corps ; répondez à ses questions aussi honnêtement que possible. Employez les bons termes anatomiques pour désigner toutes les parties du corps, y compris celles couvertes par un maillot de bain. Il acquiert ainsi le vocabulaire adapté tout en constatant qu’il est sain et naturel d’être curieux.

Proposer des alternatives aux câlins et aux bisous

Femme et enfant se saluant avec les coudes en souriant et en se regardant

Je sais, c’est difficile, surtout avec la famille. Il existe d’autres façons de montrer son amour lorsque l’on salue quelqu’un : un « check » poing contre poing ou coude contre coude, un hochement de tête, un baiser soufflé ou un signe de la main. Un enfant de deux ans a besoin de se voir proposer des choix limités. Contentez-vous de lui dire quelque chose comme « tu veux faire un câlin, taper dans la main ou saluer de loin ? »

Autoriser à parler fermement

Expliquez à votre enfant qu’il est autorisé – et même encouragé – à formuler un « NON ! » ou un « ARRÊTE ! » haut et clair, lorsque son corps est touché d’une manière qui ne lui convient pas. Vous pouvez tout à fait donner l’exemple et pratiquer un jeu de rôle, d’autant plus qu’il s’agit d’une exception importante aux règles que nous inculquons d’ordinaire à nos enfants en matière d’interactions.

Leur donner le choix sur d’autres choses

Avoir le contrôle est encore récent pour un enfant de deux ans, et il a souvent très envie d’être responsable, que ce soit de son propre corps ou d’autre chose. Lui confier de petites responsabilités, comme choisir son pantalon ou d’autres petites choses au fil de la journée, souligner qu’il est capable de prendre des décisions.

Author

Team Lovevery Avatar

Team Lovevery

Visit site

Posted in: 25 - 27 mois, Identité, Philosophie parentale, Socio-émotionnel, Développement de l'enfant

Keep reading