La peur chez les enfants: comment les aider avec ces nouveaux sentiments ?

Femme regardant un tout-petit qui lui tient les mains

Entre les âges de 24 et 30 mois, beaucoup d’enfants peuvent soudainement commencer à développer des peurs plus intenses. Quelle que soit leur aisance à s’exprimer, les enfants de deux ans peuvent s’avérer incapables d’expliquer pourquoi ils ont peur de quelque chose. Ce sentiment de peur peut être nouveau pour eux. À cet âge, la peur peut prendre différentes formes : un enfant peut montrer de la tristesse, s’accrocher plus à vous, avoir un comportement imprévisible, des changements d’humeur spectaculaires, etc.

À mesure qu’ils grandissent et qu’ils commencent à développer une meilleure conscience d’eux-même, les petits perçoivent parfois le monde qui les entoure comme gigantesque et imprévisible. Ce monde nouveau peut leur faire peur par certains de ses aspects. Certaines de leurs peurs sont faciles à comprendre, comme les insectes, les orages ou l’obscurité. D’autres peurs sont plus surprenantes : la chasse d’eau, l’aspirateur en marche ou les escalators.

Voici des conseils pour réagir aux peurs de votre enfant de deux ans :

Prenez ses peurs au sérieux

Quelle que soit la cause de sa peur, donnez-lui l’opportunité de l’expliquer. Même s’il n’a pas encore le vocabulaire nécessaire pour s’exprimer, lui montrer que vous le croyez peut aider : « Je vois que le chien te fait peur et je me demande si c’est parce qu’il bouge très vite et qu’il aboie fort. C’est normal d’avoir peur. Tu te sentirais mieux si je te porte ? »

Vous pouvez essayer de lui en parler à nouveau plus tard. Vous pouvez lui demander : « Qu’est-ce qui te faisait peur avec le chien ? » Écoutez alors attentivement sa réponse. S’il ne sait pas trop quoi répondre, décrivez-lui à nouveau la scène. Reparler d’une mauvaise expérience peut sembler contre-intuitif mais cela aide en fait les enfants en bas âge à connecter les zones du cerveau qu’ils utilisent pour leurs émotions avec celles qu’ils utilisent pour faire sens des choses.

Parlez de sa peur à un moment où il n’a pas peur

Les enfants de deux ans sont capables d’imaginer mais sont trop jeunes pour faire la distinction entre leurs visions et la réalité. Par exemple, l’obscurité représente l’inconnu et peut être terrifiante pour l’imagination de certains enfants. Le soir, il peut être difficile de rassurer un enfant qui a peur du noir. Parlez-lui donc plutôt de la journée du lendemain. Dites-lui par exemple : « Il va bientôt faire nuit et il fera noir dans ta chambre. Mais tout va rester pareil ! Ton lit, ta commode et tes vêtements ne changent pas la nuit. C’est juste que le soleil s’est couché et il va revenir demain matin. »

Préparez-le pour une situation en faisant un jeu de rôle

Jouer à faire semblant dans un environnement sûr est une très bonne façon de combattre les peurs. Si votre enfant a peur qu’on lui fasse une piqûre, faites comme si vous étiez chez le docteur et faites-lui jouer le rôle du médecin ou de l’infirmière. Jouer à faire lui-même la piqûre peut lui donner un certain sentiment de contrôle sur la situation. Prenez soin d’utiliser des mots employés par les docteurs et les infirmières : « Ça va peut-être piquer, mais seulement pendant une seconde, et puis ce sera fini. Après tu auras un pansement et tu pourras choisir un prix spécial. »

Lisez des livres sur la gestion des peurs

Les livres sont aussi des outils formidables pour aider les enfants à anticiper des événements qui pourraient leur faire peur (comme une visite chez le docteur ou un incident avec une abeille). Voir la réaction d’un autre enfant et son comportement face à une situation qui fait peur peut rassurer votre enfant en lui montrant ce qu’il peut lui aussi faire.

Identifiez les dangers bien réels

Young child sitting on the ground looking at a robot vacuum

Certaines peurs et inquiétudes sont utiles : nous ne voulons pas que nos enfants sortent dans la rue tout seuls ou qu’ils caressent un chien sans avoir d’abord demandé la permission à son maître. Nous ne voulons pas intensifier les peurs au point de rendre les enfants anxieux mais il est bon de renforcer les peurs qui les protègent.

Avoir peur des voitures qui roulent vite est rationnel (« Ces voitures peuvent nous faire mal, donc on ne doit pas sortir en courant dans la rue »), mais la peur de l’aspirateur ne l’est pas. Lorsque vous passez l’aspirateur, vous pouvez rassurer votre enfant en lui expliquant pourquoi il ne peut pas être aspiré par l’appareil : « Tu vois la taille du trou de l’aspirateur ? Il n’y a que les petites choses comme la poussière et la saleté qui peuvent rentrer dedans, pas les enfants et les adultes comme nous. »

Laissez les enfants affronter leurs peurs à petites doses

Si votre enfant a peur de prendre un bain par exemple, vous pouvez remplir d’eau une petite baignoire et le laisser y plonger ses mains ou se tenir debout dedans. Expliquez à votre enfant qu’il s’agit de la même eau que celle de la baignoire, qu’il peut jouer avec et que c’est agréable. Quant aux animaux, ils font moins peur quand ils sont petits. Quand vous voyez le propriétaire d’un petit chien le promener, vous pouvez lui demander si le chien est gentil et si vous pouvez le caresser. Votre enfant va peut-être vouloir en faire de même mais, même si cela n’est pas le cas, il peut toujours vous observer le faire en toute sécurité. La prochaine fois, il se sentira peut-être prêt, ou la fois d’après.

Il vaut parfois mieux éviter la source de la peur

Que la peur soit rationnelle ou pas, il est parfois plus facile pour tout le monde d’en éviter la cause, que ce soit les chiens, l’eau ou les araignées. Considérez donner à votre enfant une petite lampe de nuit (assurez-vous que la lumière ne soit pas trop vive), ou changer de trottoir lorsqu’un chien s’approche ou laisser votre enfant se laver avec un gant de temps en temps au lieu de prendre un bain. En attendant, continuez à en parler avec lui. Le rassurer en lui montrant que vous l’écoutez et que vous êtes là pour lui l’aidera à surmonter ses peurs.

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Posted in: 28 - 30 mois, Communication, Langage, Peurs, Développement de l'enfant

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